Salvador Fuster nait le 27 janvier 1883 à Douada.
Ses parents sont Vincent Fuster et Espérance Lloret.
Il est cultivateur.
Salvador Fuster fait son service militaire en 1904/1905 puis est "rappelé à l'activité" le 01/08/1914 (il a 31 ans)
Il arrive au 1er Régiment de Zouaves le 3/08/14.
C'est à Luyghem, le 12 novembre, que se situe l'épisode dit "du zouave inconnu de Drie Gratchen" : "Tirez donc, nom de Dieu, se sont les boches ...".
Le "zouave inconnu", du 1er régiment de marche, a été cité à l'ordre de l'armée :
"Le 12 novembre 1914, à 5 heures, une colonne allemande se portait à l'attaque du pont de Drie Gratchen défendu par le 1er zouaves, en poussant devant elle des zouaves prisonniers et en criant : "11e bataillon, cessez le feu". Un instant nos soldats et nos mitrailleuses interrompent leur tir, lorsque des rangs allemands part ce cri poussé par un des zouaves prisonniers: "Tirez donc, au nom de Dieu ! ". Une décharge générale part alors de nos rangs, couche à terre les assaillants et l'héroïque soldat dont le dévouement avait permis aux nôtres de déjouer leur ruse. Si le nom de ce brave reste inconnu, du moins le 1er zouaves gardera-t-il le souvenir de son sacrifice qui honore le régiment à l'égal des plus beaux faits d'armes de son histoire. Honneur à sa mémoire. "
signé : général d'Urbal.
Salvador subira sa première blessure blessure en Belgique (à Boesinghe), le 19/08/1915.
Boesinghe (voir photo ci dessous) est dans le secteur d'Ypres, là où peu avant (22 avril 1915) ont eu lieu les premières attaques au gaz.
Des zouaves sur le même secteur à la même période. Salvador y est il ? peut-être ... |
Fin avril 1916, le 1er zouaves est affecté au secteur de Nouvron.
Là il reçoit 1000 bombes de gros calibre par jour !
De son côté, pour pouvoir bombarder l'ennemi il transporte les munitions à dos d'hommes sur 2 km de boyaux.
Les compagnies passent alors jusqu'à cinquante jours en première ligne.
Le régiment est relevé à la fin du mois de septembre 1916 ... mais Salvador n'y est plus !
Pour la 2ème fois il est en effet blessé. Donc dans la Somme, le 06/09/1916 lors d'une des nombreuses attaques sur la ferme de l'hôpital (du 5 au 10, les pertes y sont terribles).
C'est une balle dans la cuisse gauche qui cause la fracture à l'origine de son amputation.Voir la dernière lettre de Léon Mortreux (3ème zouave) qui quelques jours plus tard se bat dans le même secteur avec le même objectif : prendre la ferme de l'hôpital."10 au 11 septembre 1916
Cher Oncle,
Je pense que tu me liras facilement à Paris puisque si j’en crois la rumeur par des camarades ici, Béthune est évacuée.
Je pense toutefois que ce n’est qu’un faux bruit et que les Boches sont plus tranquilles là-bas.
Ici, ils se défendent de leur mieux mais perdent du terrain malgré la pétarade, le marmitage.
Nous restons le coeur allégé et nous sentons que leur résistance faiblit, mais elle est forte encore !
Triste spectacle pour un profane autour de nous !
Nous, soldats, nous n’en sentons guère plus la laideur. Cadavres nombreux, terre souillée partout, réseaux ??? détruits, villages anéantis, etc … c’est la guerre …"
le 2 février 1917 |