jeudi 12 janvier 2017

René Branchu (1880 - 1956)

René, nait le jeudi 11 mars 1880 à la Ferrière (2 Sèvres) ... soit 8 mois et demi après la mort de René son père.
En effet, à 8 h du matin le 26 juin 1879, à La Ferrière (2 Sèvres), Pierre Rouillon et Pierre Praveau, ses deux beaux frères, déclarent au maire (Denis Moussault) que la veille vers 20h ils ont retrouve le corps sans vie de René au lieu dit La Chutelière.


Les lois Ferry sur l'enseignement sont contemporaines de la naissance de René : 28 juin 1881 pour la gratuité de l'enseignement primaire, et 28 mars 1882 qui rend l'enseignement primaire obligatoire (en 1878, environ 600 000 enfants ne sont toujours pas scolarisés), et laïque (le 15 mars 1850, la loi Falloux confiait l'enseignement à l’Église).
Loi de 1882. Article 4
Mais la loi Ferry laisse la possibilité d'inscrire les enfants dans des établissements privés, et même de leur faire donner une instruction à domicile (alors contrôlée par des examens annuels). 
La loi Ferry concerne les enfants des deux sexes, de six à treize ans.
Le certificat d'études couronne leur scolarité.


Pour autant les choses ne sont pas faciles pour René qui nait orphelin de père.
Avant de stabiliser sa situation en entrant au service de Mme Laspoix, Marie-Joséphine, sa mère, a loué ses services comme journalière. Pour cela elle place ses filles et le plus jeune, René, est mis en nourrice. Il y est mal soigné et mal nourri.

Puis il entre au service du vieux curé de La Ferrière. Il y sera tout à la foi domestique, chantre à l'église où il servira également la Messe. En contrepartie le Curé lui donnera un minimum d'éducation, c'est ainsi qu'il acquiert les premiers rudiments du calcul, de la lecture et de l'écriture.


René Branchu en 1900 (32è RI)
Il effectue alors son Service Militaire : en 1900 il est au 32ème RI de Tours, là même où son fils Yves sera officier, en 1939 et recevra tant la Croix de Guerre avec Palme que la Légion d'Honneur

Il entre ensuite au service du Comte Aymer de la Chevalerie (lequel ? à vérifier) en tant que valet de chambre. 
Il vit et travaille alors à Poitiers, le Comte possédant un hôtel particulier sis rue de la Marne (plus tard ce bâtiment deviendra l'hôtel de Police). Il y accomplira l'ensemble des tâches liées à une maison "de grande famille" depuis l'entretien des appartements et de l'argenterie jusqu'au service en grande livrée. 

Ensuite est embauchée une femme de chambre qui sera également responsable de l'entretien du linge. C'est Augustine Parat avec laquelle il se mariera (le 18 avril 1904 au Vigeant). 

L'une des filles Aymer de la Chevalerie épousant le Comte d'Aignan, René et Augustine entrent à son service et la suivent.  
C'est pour ce nouveau couple que René se formera aux soins des chevaux et à l'entretien de la sellerie.
Au service du Comte et de la Comtesse d'Aigneau, selon la saison ils les suivront soit dans leur château de Normandie, soit dans l'Hôtel particulier de la rue de la Marne où ils se sont connus.

René et Augustine auront 4 enfants : 
Renée

Lors de la naissance de Renée, René et Augustine sont encore au service du Comte et de la Comtesse d'Aigneau.
Pour sa part, René s'occupe du cheval et de la voiture pour emmener le Comte, la Comtesse et leur 7 enfants en promenade ou en visite. Il est, en outre, chargé de l'entretien de l'argenterie ainsi que du service à table, en particulier lors des fréquents "grands repas". 


Le Château de l'Isle Marie
Ils passaient l'été en Normandie, au Château de l'Isle Marie et la mauvaise saison à Poitiers, dans l'hôtel particulier de la rue de la Marne, qui appartenait aux parents de la Comtesse.


Renée nait en 1905 (décès en 2003, à 98 ans) à "chez Charraud" (Le Vigeant), chez ses grands parents maternels. Dès que sa mère a pu l'emmener "elle a dû partir seule avec moi sur les genoux, pour rejoindre Papa et tous les maîtres qui étaient, à ce moment là, à leur château de l'Isle Marie, dans la Manche".

Semble t'il très rapidement après la naissance de Renée, René et Augustine quittent le service des d'Aigneau (voir Camille Parat) pour travailler à Mirebeau, chez Mr Roblin, un avocat à la retraite. 
Les Roblin, qui avaient deux filles, n'ont pas permis à René et Augustine de garder Renée avec eux. Ils devront donc la mettre en nourrice. (nota : ajouter la photo de Renée avec les deux files Roblin)
Le matin, lorsque la nourrice amènera Renée à l'école maternelle, René devra traverser l'hôtel particulier pour passer par la porte de service donnant sur l'arrière de la propriété et embrasser sa fille, Renée.
 
Eugène nait en 1908 (décède en 1963, à Carcassonne) à "chez Charraud". 
Il sera tout d'abord élevé par ses grands parents (jusqu'à quand ?), peut-être pour éviter à ses parents de chercher une nourrice ? 
Après la naissance d'Eugène, René et Augustine quittent Mirebeau pour Poitiers (53, Grand Rue). 
La famille réunie y vivra jusqu'en 1914. 
René commence alors par occuper divers petits métiers précaires avant de travailler pour un patron (semble t il assureur ?) chez qui, à force de travail, il semble bien gagner sa vie. 

Naissance d'Yves (1912) puis de Madeleine quelques mois avant le début de la guerre (avril 1914). 

René partant à la guerre dès 1914, Augustine s'installe chez ses parents, avec les enfants.

L'employeur de René lui aurait promis de lui céder son portefeuille de clients lorsqu'il cesserait son activité.
Mais à
son retour de la guerre (quel régiment ? probablement le 32ème RI ou son régiment de réserve, le 232ème. Quelle affectation géographique ?), René découvre que son patron ne l'a pas attendu.
Faute d'informations plus précises sur le déroulé de "sa"guerre (mais je ne désespère pas d'en obtenir) on pourra se référer aux remarquables :
- pour la vision d'un militaire du rang : "
Les carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier, 1914-1918".
- pour la vision d'un officier de terrain : "Ceux de 14", de Maurice Genevoix.
Ce qui est acquis est que René rentre de la guerre ... mais en rentre avec les poumons en mauvais état ce qui va le handicaper (la tradition familiale diverge : pour certains il aurait été gazé, pour d'autre il aurait contracté la diphtérie. A  vérifier).

Après la guerre, la famille retrouve son logement.
Puis une annonce leur apprend qu'au 18 rue Jules Ferry, l’École Normale de Jeunes Filles (créée en 1887) recherche un couple pour que la femme y soit concierge et que le mari y prenne en charge l'entretien des grands bâtiments.
Ils obtiennent le poste. Le salaire n'est pas énorme, mais toute la famille est logée, éclairée et chauffée ... cependant seuls les parents sont contractuellement nourris. 

Augustine cuisinera donc pour toute la famille, dans la maison de fonction. 
Lors des vacances scolaires seulement ils pourront disposer des cours et du grand jardin (entretenu par René).
 
Mariage de leur fille Madeleine en juin, avec photo dans la cour de l'école vide d'élèves pendant les vacances (à récupérer et ajouter)
Plus tard Renée habitera quelque temps dans une maison juste de l'autre côté de la rue.





Ci contre, René au mariage d'Eugène (24/09/1934)
Au dessus de son épaule son épouse, Augustine, et encore derrière sa fille ainée : Renée. (à son bras Mme Dars, de darieux, qui était veuve)




Augustine et René occuperont l'emploi - et le lieu - jusqu'à leur retraite.

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