jeudi 12 janvier 2017

Renée Branchu (1905 - 2003)


Renée nait en 1905 (décès en 2003, à 98 ans) à "chez Charraud" (Le Vigeant), chez ses grands parents maternels. Dès que sa mère a pu l'emmener "elle a dû partir seule avec moi sur les genoux, pour rejoindre Papa et tous les maîtres qui étaient, à ce moment là, à leur château de l'Isle Marie, dans la Manche".
Après la naissance de Renée, Augustine demande à sa sœur Camille de venir s'occuper de sa fille. Pour cela Augustine versera un salaire à Camille ... qui sera très souvent accaparée par les "demoiselles d'Aigneau" ! (Plus tard Camille Parat entrera en religion et deviendra Sœur Radegonde).
Semble t'il très rapidement après la naissance de Renée, René et Augustine quittent le service des d'Aigneau pour travailler à Mirebeau, chez Mr Roblin, un avocat à la retraite. Les Roblin, qui avaient deux filles, n'ont pas permis à René et Augustine de garder Renée avec eux, ils devront donc la mettre en nourrice. Le matin, lorsque la nourrice amènera Renée à l'école maternelle, René traversera l'hôtel particulier pour passer par la porte de service donnant sur l'arrière de la propriété et embrasser Renée.
Renée quitte l'école à 13 ans, en 1918, après avoir obtenu son certificat d'études à 12 ans, malgré un début de scolarité difficile.


Son père parti à la guerre, dès 1914, Renée ira dans une nouvelle école (vers l'Isle Jourdain) où les choses iront mieux pour elle.
A 13 ans elle commencera un apprentissage de couture dans un atelier de Poitiers. L'atelier était semble t il réputé ... et était de toute évidence très catholique : une chapelle y était intégrée et chacune disposait d'1/4 d'heure pour aller y prier, après s'être revêtu la tête d'un voile blanc. Les employées partaient également en retraite. 
Renée y restera quelque temps avant de se faire embaucher par un garage automobile de Poitiers (boulevard du Grand Cerf) où elle tiendra la caisse, fera le courrier et sera chargée de l'accueil des clients.
Un ingénier, Mr Frappé, est embauché pour seconder le patron, Mr Lacombe
Renée vend des billets de loterie pour "les gueules cassées", et elle en vend un a l'épouse de Mr Frappé ... qui lui dit : "Melle Renée, je vous en offre un aussi".
"Bien sur" Renée gagne le premier prix : une 2cv Peugeot (quel modèle !?). Elle montre le billet à Mme Frappé qui le prend "pour le montrer à son mari". Renée ne le reverra plus. Un mois après, Mme Frappé lui dit : "Mlle Renée, je l'ai montré à mon mari, nous avons décidé de vous donner 3000 francs : cela vous aidera à vous monter en ménage" (la valeur marchande de la voiture était de 12 à 13 000 francs ...). Après un premier refus et quelque résistance, Renée finira par transiger à 5000 francs.

A 19 ans, cette somme lui permettra entre autres choses ? - de financer un voyage à Lourdes avec Edmond Charron (son futur mari), ainsi que son frère Eugène, et Augustine sa mère. Elle y retrouvera sa tante Soeur Radegonde
(= Camille Parat. Fille de Louis-Jean Parat et de Marie Giraud, elle nait en 1884 et meurt le 31/07/1971) qui était alors en service à l'hôpital des sept douleurs, ainsi que sa grand tante : Mère Saint Hilaire (Mère Saint Hilaire, c'est Estelle Parat : la fille d'Auguste Parat et de Jeanne Carillon. C'est donc la tante d'Augustine, et la grand tante de Renée et Eugène). Mère Saint Hilaire est la supérieure de la maison de Pontacq (64)). 
Mère Saint Hilaire et Sœur Radegonde font partie de l'ordre des servites de Marie (= Notre Dame des septs douleurs), dont la maison mère était à Tarbes.
Sur les sept douleurs : 
- La prophétie de Syméon sur l'Enfant Jésus. (Lc, 2, 34-35)
- La fuite de la Sainte Famille en Égypte. (Mat, 2, 13-21)
- La disparition de Jésus pendant trois jours au temple. (Lc, 2, 41-51)
- La rencontre de Marie et Jésus sur la via crucis. (Lc, 23, 27-31)  
- Marie contemplant la souffrance et le décès de Jésus sur la Croix. (Jn, 19, 25-27) 
- Marie accueille son fils mort dans ses bras lors de la Descente de croix. (Mat, 27, 57-59) 
- Marie abandonne le corps de son fils lors de la mise au tombeau. (Jn, 19, 40-42).
 

Soeur Radegonde passait le plus clair de son temps en quêtes pour les vieillards hébergés, recevant argent et victuailles : le seul moyen de subsister pour les sœurs et leurs protégés. Mais – selon les mémoires de Renée - lors des pèlerinages importants elle était à l'hôpital des sept douleurs, à Lourdes, pour le service des prêtres et évêques qui, dans le souvenir de Renée, étaient nombreux à table et servis "comme dans les grands restaurants".


Renée épouse Edmond Charron le 18/04/1933 à Poitiers, ils auront 4 enfants :
Jacques
Gérard
Marie Thérèse
Alain 

Ci contre : Renée et son mari Edmond Charron en 1934 (au mariage de son frère Eugène et de Marie-Louise Lerpinière (au premier plan : Jane Lerpinière, épouse de Marcel Lerpinière.)).

dernière adresse : 51 rue Guynemer, à Poitiers





 La sélection et la compilation des souvenirs de Renée Branchu (Charron) par son fils Jacques est une source importante pour ce qui concerne sa vie et celle de René et Augustine, ses parents.
 

1 commentaire: